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Côte d’Ivoire: mise en place de comités locaux pour un meilleur suivi de la gouvernance locale.

Imaginez un camp dans de réflexion dans lequel se trouvent citoyens et élus et qui peuvent se parler sans faux-fuyant !
Un camp dans lequel le maître-mot est la gouvernance participative et développement local.
Un camp ou l’intérêt de la communauté prime sur les intérêts personnels au niveau d’une collectivité territoriale.
Un camp où les problèmes d’une localité sont mis à nu afin de trouver des solutions communes entre administrés et administrateurs.

C’est dans cette vision que l’ONG Social Justice a organisé du 21 au 23 février dans la ville de Jacqueville un atelier intitulé « Renforcer et améliorer la transparence dans la gouvernance locale par une citoyenneté active et l’open data » dans le cadre d’un projet soutenu par la Fondation OSIWA.

Photo de famille – Jacqueville – Février 2019

Ce projet vise à promouvoir et renforcer la bonne gouvernance par une gestion participative au sein de cinq localités, pilotes qui sont : Hiré, Bondoukou, Djebonoua, Duekoué et Bouaflé.

Il s’agissait lors de cet atelier d’identifier et de discuter des défis de chacune des villes sélectionnées. Voir comment dans un esprit de partage d’expérience et de discussion ouverte, trouver des solutions communes, tout en invitant toutes les parties prenantes aux différentes phases d’un projet de développement (élaboration, exécution, suivie évaluation).

Pour ma part, il s’agissait d’outiller des citoyens lambda à devenir des blogueurs et raconter l’histoire de leurs localités en vue de susciter le débat ou des actions citoyennes.
Ces blogueurs seront en quelques sortes des changemakers par leurs écrits en étant responsables et respectueux des institutions.

J’ai ainsi rejoint l’équipe d’experts pour ce projet dans lequel se trouvaient déjà mes devanciers journalistes Ousmane Attaï et Docteur Selay Marius.

Nos regards sont désormais tournés vers les comités locaux qui ont pour mission la mise en œuvre de l’action publique qui va prendre en compte les besoins réels des populations.

C’est le lieu pour moi de remercier le Président Julien Tingain de l’ONG Social Justice et sa dynamique équipe pour avoir organisé avec brio cet atelier.

Voici quelques informations et retour d’expériences vu et entendus lors de l’atelier de Jacqueville :

  • Le saviez-vous? Après des élections municipales, le candidat ou certains candidats perdants selon un critère de voix doit siéger au conseil municipal. En cas d’absence répétitive lors des réunions du conseil, le Maire peut en informer les autorités compétentes. Ces derniers peuvent empêcher le candidat en question de briguer à une prochaine échéance électorale.
  • Séance tenante, j’ai pu lire un long commentaire du maire de Djebonoua en guise de réponse à un post d’un de ses administrés sur une question de salubrité dans lequel il prenait des engagements tout en exhortant la population à faire leur part.
  • J’ai entendu le témoignage d’un procureur qui parcourait des kilomètres pour aller à Duékoué afin d’informer la population via une radio locale sur les délits qui pourraient les conduire en prison.
  • J’ai appris que le conseil communal de la ville de Bondoukou se tenait souvent dans d’autres villages pour être encore plus proche des populations. Et que les décisions du conseil étaient véhiculées dans tous les villages via des mégaphones déjà installés.
  • J’ai été surpris d’apprendre que dans la ville de Bouaflé, il y a un véritable souci d’eau. Il n’est pas surprenant de voir des bidons jaunes partout ou des femmes se promener avec des cuvettes d’eau sur la tête. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’une issue est en train d’être trouvé en incluant les citoyens dans la recherche de solutions.
  • C’est avec tristesse que j’ai appris que la ville de Hiré est confronté au phénomène que rencontre chaque localité dans laquelle se trouve une industrie extractive. La jeunesse ne veut pas travailler quelque part d’autre si ce n’est dans les mines alors que ces dernières ne peuvent embaucher tout le monde. L’un des grands défis aujourd’hui est de chercher à motiver cette jeunesse à s’intéresser à l’agriculture. A cet effet, une réflexion est en train d’être menée entre les autorités et les citoyens pour une meilleure distribution des richesses dans cette localité.


C’est parfois d’une situation désespérée que jaillit l’espoir.

Lao She

C’est avec beaucoup d’espoir que je suis reparti de cet atelier, car j’ai pu apprécier l’engagement des citoyens et des élus locaux pour leur ville.

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